lundi 6 octobre 2025
L’acceptabilité sociale de la transition écologique (volet 2) : urbanité et santé
Chapitre : Enjeux économiques et écoresponsables
Par : Laboratoire ESPI2R (unité de recherche du groupe ESPI) / Université du Québec à Montréal / Université Jean Monnet (Saint-Etienne) / Laboratoire Environnement, Ville, Société (Lyon)
Organisation Mondiale de la Santé, Avenue Tony Garnier, Lyon, France
Description
Etendre la descriptionLa transition écologique, malgré son urgence, est mise au défi d’inerties et de résistances au changement, donc de son acceptabilité sociale.
À ce titre, l’enjeu de la santé, avivé depuis la crise COVID, peut constituer un levier favorable aux transformations nécessaires des espaces urbains. Croiser les questions d’urbanité, placées aujourd’hui sous l’angle de la sobriété et de l’enjeu écologique, avec les questions des politiques publiques favorables à la santé doit permettre à la fois de faciliter la transition écologique et d’améliorer le bien-être des populations. Il en va de la capacité à se rétablir face aux aléas climatiques, aux pics de chaleur, mais aussi face aux risques pandémiques ou à l’exposition aux pollutions.
L’analyse portera ici sur la manière dont les sociétés urbaines et leurs acteurs sont capables d’articuler ces deux dimensions dans leur planification, et avec quels succès ou limites en termes de réception et d’équité socio-territoriale.
Programme
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09h00 ― Accueil scientifique et institutionnel, conférence introductive
- Stéphanie YATES, Professeure, UQAM
- Samuel DEPRAZ, Directeur de la recherche et de la Prospective, ESPI
- Corinne GENDRON, Professeure, UQAM
Mot d’accueil de l’Académie de l’OMS par M. Nady EL HOYEK et Mme Marie MACAULEY (Organisation mondiale de la santé), suivi d’un propos des institutions organisatrices par Mme Stéphanie YATES (UQAM) et M. Samuel DEPRAZ (ESPI) présentant l’intention de ces sessions ainsi que le programme des deux journées.
Conférence introductive par Mme Corinne GENDRON (UQAM).
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09h45 ― Session 1 : les démarches d'urbanisme favorable à la santé et leur contribution à la transition écologique des territoires
- Lise PATRON, Doctorante, AAU-CRENAU / Lab'Urba
- Florence DESROCHERS, Coordonnatrice - Équité territoriale, Vivre en Ville
- Marie MACAULEY, Responsable du Flagship Healthy Cities, Académie de l'OMS
Session animée par Virginie Chasles, Professeure à l’Université Jean Monnet (Saint-Etienne)
Sujets abordés :
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Lise Patron : Déploiement des démarches d’urbanisme favorable à la sante en France : présentation d’une recherche en cours.
Nos environnements de vie influencent notre état de santé et contribuent au développement d’inégalités de santé. L’Urbanisme Favorable à la Santé (UFS) émerge à l’échelle internationale dans les années 1980 pour répondre à ces enjeux. Il promeut le recours à des pratiques urbanistiques maximisant l’exposition des populations à des éléments favorables pour leur santé (qualité des espaces publics…) et minimisant les conséquences négatives des lieux de vie sur leur bien-être, tout en prenant en compte les (futurs) impacts sanitaires du changement climatique et les besoins des publics vulnérables.
Des démarches d’UFS sont déployées sur le territoire français depuis les années 2010. Leur mise en œuvre y est cependant facultative et inégalement répartie entre les régions. Des questions émergent donc quant aux modalités d’émergence, de déploiement et de pérennisation de ces démarches.
Ces enjeux font aujourd’hui l’objet de ma thèse sur le développement des démarches d’UFS en France. Pour y répondre, une méthode qualitative a été mobilisée, au travers d’une immersion de 3 ans au sein d’un bureau d’études spécialisé sur l’UFS, la réalisation d’un panorama de démarches d’UFS et l’approfondissement de quatre études de cas, centrées sur des collectivités locales ayant initié ces démarches.
Cette communication permettra de présenter cette recherche en cours et de premiers résultats issus de l’analyse des données collectées.-
Florence Desrochers : Les Signes vitaux du Grand Montréal sur les iniquités territoriales
En 2024, la Fondation du Grand Montréal et Vivre en Ville ont publié un portrait-diagnostic des iniquités territoriales. Cette démarche visait à identifier les milieux du Grand Montréal qui, à la fois, présentent des dimensions du cadre bâti et de l’espace public défavorables à la santé et au bien-être, et accueillent une plus grande proportion de personnes en situation de vulnérabilité. Avec la collaboration de plusieurs acteurs clés et l’expertise de nombreux organismes de concertation communautaire, cette démarche a pu contribuer à jeter les bases d’une compréhension commune des iniquités territoriales dans la région.
À travers cet exemple, la présentation démontrera comment l’identification des iniquités territoriales constitue une étape importante pour la transformation des milieux de vie, notamment en contexte d’adaptation aux changements climatiques.
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Marie Macauley :
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11h30 ― Session 2 : santé, transition écologique et démarches participatives. Quels leviers d'acceptabilité sociale des politiques urbaines de transition ?
- Marc JEANNOTTE, Directeur général, Vote pour ça
- Nicolas NAMUR, Président, Atelier de santé urbaine
- Emmanuelle BIROTEAU, Conseillère, transfert d'expertise, Institut du Nouveau Monde (INM)
Session animée par Alice Friser, Professeure à l’Université du Québec en Outaouais
Sujets abordés :
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Marc Jeannotte : Designer une transition dépolarisée : apprentissages de 2 ans de recherche-action sur l’acceptabilité sociale
Depuis sa fondation, il y a 10 ans, Votepour.ca s’intéresse à la notion de l’acceptabilité sociale comme moyen, plutôt qu’une fin. Cette nouvelle “norme”, et ses implications, amènent les pratiques de participation publique à s’arrimer aux approches de design participatif, de médiation et d’innovation sociale.
« L’acceptabilité sociale est le résultat d’un processus par lequel les parties concernées construisent ensemble les conditions minimales à mettre en place pour qu’un projet, programme ou politique s’intègre harmonieusement à un moment donné, dans son milieu naturel et humain. » – Julie CARON-MALENFANT et Thierry CONRAUD, Guide pratique de l’accessibilité sociale: pistes de réflexion et d’action, Éditions D.P.M.R. 2009.
Alors que “construire ensemble” n’a jamais été aussi nécessaire, face aux nombreuses transitions en cours, les pratiques et les normes politiques sont forcés de changer. Collectivement, il faut s’outiller, mais surtout, il faut intégrer l’ensemble des perspectives.
C’est pourquoi Votepour.ca a lancé un chantier de recherche-action, en collaboration avec l’Université de Laval et Futur Simple. Ce chantier s’intéresse à développer des stratégies, apprentissages et outils pour les municipalités, la santé publique et les acteurs locaux sur la mise en oeuvre des mesures climatiques. Depuis 2 ans, il a mobilisé les savoirs croisés de plus d’une centaine de chercheurs, professionnels, élus et organisations communautaires et citoyennes.
La présentation de Marc vise à présenter le chantier et ses principaux apprentissages sur l’acceptabilité sociale et sa façon d’être appliquée pour soutenir les acteurs régionaux et locaux.
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Nicolas Namur : Urbanisme favorable à la santé, de l’îlot à l’agglo
L’urbanisme favorable à la santé (UFS) est une démarche qui place la santé au cœur des politiques urbaines, de la planification stratégique aux projets d’aménagement les plus concrets. Développé par le réseau des Villes Santé de l’OMS et diffusé en France depuis une dizaine d’années, il repose sur trois piliers : une approche écosystémique de la santé, l’interdisciplinarité, et des outils opérationnels comme les Évaluations d’Impact sur la Santé (EIS) ou le Guide ISadOrA. À travers différents projets conduits par l’Atelier de Santé Urbaine, de la métropole au projet immobilier, cette méthode a démontré son efficacité pour réduire les expositions aux nuisances, promouvoir les mobilités actives, renforcer la cohésion sociale et accroître la résilience climatique. Mais l’UFS ne se limite pas à l’expertise : c’est aussi une culture à transmettre. C’est pourquoi nous avons conçu un programme de formation original qui s’appuie sur un jeu sérieux, Roche Sacrée, qui permet aux participants de s’approprier les 15 clefs de l’UFS en expérimentant, de manière ludique et collective, la complexité d’un projet urbain. Former, sensibiliser et transformer : tel est l’objectif que nous poursuivons à travers nos interventions et nos outils pédagogiques.
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Emmanuelle Biroteau : Les approches participatives au service de la transition socioécologique ?
Mandaté par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, dans le cadre de sa Stratégie de mobilisation pour l’action climatique 2022-2027, l’INM a développé le projet Dialogues climatiques. Les objectifs de ce projet étaient de mieux comprendre les conditions de dialogues sur la transition climatique qui permettent, notamment, d’augmenter la sensibilisation d’un public diversifié, d’accroître la compréhension mutuelle et de faire vivre des discussions riches et bienveillantes.
De juin à octobre 2024, l’INM a expérimenté plusieurs activités participatives qui invitaient la population québécoise, en particulier les jeunes de 12 à 35 ans, à prendre part à une discussion sur la mobilité, les choix individuels et collectifs en matière de transport, ainsi que les actions à mettre en place pour accélérer la transition climatique.
Dans son intervention, l’INM présentera la démarche, ainsi que les apprentissages issus de ce projet et de ses expérimentations. -
14h00 ― Table-ronde A = quelle intégration des questions de santé publique par les opérateurs de l’aménagement urbain ?
- Nadia TAHRI, Directrice engagement responsable et innovation, Espaces ferroviaires
- Laurent MICHELIN, Directeur général, Agence Antidote Urbain
- Laurence VINCENT, PDG, Prével Promotion
- Damien SAULNIER, Responsable d'atelier Ressources & Durabilité des Territoires, UrbaLyon (Agence d'urbanisme de Lyon)
- Andrée DE SERRES, Directrice de la Chaire Ivanhoe Cambridge d'immobilier, ESG-UQAM
Table-ronde animée par Jeffrey Blain, enseignant-chercheur à l’ESPI
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15h15 ― Table-ronde B = les politiques locales et les institutions au croisement entre transition écologique et santé publique
- Carole POISSON, Responsable mission santé urbaine, Direction santé publique, ARS Ile-de-France
- Céline DE LAURENS, Adjointe au Maire à la Santé, la prévention et la santé environnementale, Ville de Lyon
- Diana SEPULVEDA, Coordinatrice projet européen Urbact- One Health for Cities, Ville de Lyon
- François CROTEAU, PDG IRIU et Ancien maire, arrondissement Rosemont Petite-Patrie (Montréal), IRIU
- Olivier LECLERC, Conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
Table-ronde animée par Samuel Depraz, Directeur de la Recherche et de la Prospective à l’ESPI
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16h30 ― Conférence conclusive
- Evelyne DE LEEUW, Professseure titulaire, École de santé publique, Université de Montréal
Intervenants
Stéphanie YATES
Professeure
UQAM
Corinne GENDRON
Professeure
UQAM
Marie MACAULEY
Responsable du Flagship Healthy Cities
Académie de l'OMS
Laurent MICHELIN
Directeur général
Agence Antidote Urbain
Laurence VINCENT
PDG
Prével Promotion
Damien SAULNIER
Responsable d'atelier Ressources & Durabilité des Territoires
UrbaLyon (Agence d'urbanisme de Lyon)
Andrée DE SERRES
Directrice de la Chaire Ivanhoe Cambridge d'immobilier
ESG-UQAM
Adjointe au Maire à la Santé, la prévention et la santé environnementale
Ville de Lyon
Evelyne DE LEEUW
Professseure titulaire
École de santé publique, Université de Montréal