mardi 29 novembre 2022

L’agriculture urbaine, un levier d’intégration territoriale. 

Chapitre : ENJEUX ÉCONOMIQUES ET ÉCORESPONSABLES 

Par : VetAgro-Sup - Université Clermont Auvergne - UQÀM-AULAB

Esplanade Cartier - Les causeries, 2156 Rue Saint-Catherine Est

Ce colloque réunira des chercheur-es de l’Université de Clermont-Auvergne (UCA), de VetAgro-Sup, du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB), de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) et de afin de créer un collectif pluridisciplinaire et multi-acteurs. En s’appuyant sur l’expertise éprouvée des chercheur-es du Québec en la matière, il s’agit de créer un espace d’intégration des connaissances, des expertises et des expériences entre la France et le Québec afin d’être en capacité, de mettre en œuvre une dynamique d’intervention en agriculture urbaine sur le site académique clermontois mais aussi sur d’autres sites.
Les entretiens Jacques Cartier seront l’occasion d’enclencher une dynamique d’échange entre collègues français(es) et québécois(es) et la co-construction d’un schéma stratégique de développement d’un projet conjoint.
Cet événement se déroulera sous forme d’échange entre  avec des interventions courtes, suivies d’échanges structurés, selon 3 grandes thématiques :
  • Évaluation de polluants atmosphériques sur la santé de l’abeille domestique en milieu urbain
  • Modèles économiques des entreprises agricoles urbaines
  • Évolution et typologie des initiatives d’agriculture urbaine

Programme

Cet événement se déroulera sous forme d’une table ronde avec des interventions courtes, suivies d’échanges structurés. 

13h : Introduction  

Salma Loudiyi et Eric Duchemin, co-porteurs du projet de collaboration. 

Alexandre Cabagnols, Maître de conférences en sciences de gestion, Université Clermont AuvergneModèles économiques des entreprises agricoles urbaine

Les modèles économiques des entreprises agricoles urbaines dans leur diversité interrogent sur le site clermontois. Plusieurs questionnements émergent du point de vue du développement de ces formes : 

  • Quelles sont les perspectives de développement de l’agriculture urbaine indépendamment des financements publics ?  
  • Quels sont les paramètres qui déterminent la rentabilité de ces agricultures : types de production ; choix techniques ; environnement climatique ; contexte socio-politique (modes de vie, choix politiques, …) ; ressources locales (eau, énergie, …) ; prix initiaux des denrées alimentaires selon les saisons / substituabilité avec l’agriculture traditionnelle et/ou les importations agricoles etc.
  • Quelles sont les perspectives de développement de l’agriculture urbaine : Peut-on s’attendre à un développement similaire en France et au Canada ? quels sont au final les points de convergence, de divergence et quelles formes d’adaptation. 

Adeline Cohen, Conseillère sénior, Laboratoire sur l’agriculture urbaine – Quels modèles économiques pour quelles filières de production des entreprises agricoles urbaines 

Les entreprises agricoles urbaines, selon les filières, développent différents modèles économiques jouant autant sur la production de niche, le développement d’activités de services complémentaires à la production ou encore la diversification des activités agricoles, allant de la transformation, la distribution ou encore l’agrotourisme. Durant les dernières années, AULAB a effectué des analyses économiques de nombreuses filières.

Salma Loudiyi, Directrice adjointe, UMR Territoires– Mobilisations collectives pour la mise en œuvre d’une ferme agroécologique, citoyenne et coopérative : un nouveau modèle d’agriculture urbaine clermontois ? 

Le changement d’échelle de certaines initiatives d’agriculture urbaine pour répondre à la pluralité des enjeux urbains et de transition vers la durabilité, interroge les modalités pratiques de mise en œuvre chemin faisant, d’un projet collectif innovant qui réunit acteurs du système alimentaire local ainsi que des chercheurs-citoyens. La présentation du cas de la ferme de Sarliève permet de revenir sur les conditions d’émergence d’innovations citoyennes en agriculture urbaine, sans lien avec la sphère de l’action publique métropolitaine.

Eric Duchemin, Professeur associé Université du Québec à Montréal, Directeur du Laboratoire sur l’agriculture urbaine – Évolution et typologie des initiatives d’agriculture urbaine à Montréal et au Québec. Perspectives.  

L’agriculture urbaine s’est fortement développée au Québec, et tout particulièrement à Montréal. Les secteurs des entreprises agricoles qu’elles soient privées ou encore en économique circulaire montre une croissance d’environ 20% par an depuis 2011. Les études de AULAB montrent aussi qu’elles sont un vecteur économique en croissance, tant pour le secteur de la production que celui des services. Ceci s’appuie aussi sur un mouvement social important. Dans les dernières années, on observe une évolution des projets collectifs et communautaires vers des projets de fermes collectives, tandis que les fermes périurbaines de proximité se rapprochent de l’agriculture urbaine par des projets de production en intérieur, par exemple. Le tout se fait dans le développement de stratégie d’agriculture urbaine ou de communautés nourricières par les municipalités. Cette évolution permet d’envisager le développement d’ArriParc, de motel-agricole en périmètre urbain. 

Marie-Anne Viau, étudiante chercheuse dans le laboratoire de Michel Labrecque à l’IRBV – Les compagnonnages alliant agriculture urbaine et phytoremédiation : de la tomate au miel

D’après le répertoire des terrains contaminés du MELCC, le Grand Montréal compte plus de 11 000 sites pollués. Une approche pour l’assainissement de ces terrains est la phytoremédiation, une stratégie qui utilise des plantes pour réduire les concentrations des contaminants in situ. Une contrainte associée à la végétalisation des sites contaminés est le risque de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire. Une solution serait l’utilisation de polycultures tirant profit de la combinaison d’espèces végétales aux caractéristiques différentes. L’objectif principal de cette étude était de comparer l’accumulation d’éléments traces d’une plante alimentaire (Solanum lycopersicum-tomate cerise) et de plantes « phytorémédiatrices » (Salix discolor-Saule discolor, Achillea millefolium-achillée millefeuille, Trifolium repens-trèfle blanc) lorsque cultivées en compagnonnage sur des sols contaminés. Quinze traitements ont été examinés : cinq assemblages de plantes et trois sols (technosol à 110 mg Cu kg-1, technosol dopé jusqu’à 2500 mg Cu kg-1 et un sol de jardin non contaminé). En conclusion, les polycultures incluant T. repens étaient les plus performantes à produire de la biomasse et à phytoextraire le cuivre. Globalement, les stress externes (i.e. compétition et ressource en eau) ont clairement amoindri les performances de S. discolor. La résilience d’A. millefollium a été confirmée durant cette expérience et favoriser sa présence dans les friches industrielles, où celle-ci pousse déjà naturellement, est recommandé. Considérant que cette dernière est une fleur mellifère, un stage de recherche dans un jardin collectif contaminé a été mis en place pour analyser le potentiel de bioamplification des éléments traces par l’entremise des pollinisateurs. 9 plantes nectarifères, ainsi que le miel des ruches situé sur le site étudié, ont subi des analyses similaires à la première expérience.

Intervenants

Alexandre Cabagnols

Maître de Conférence en Economie et Gestion

Université Clermont Auvergne

Eric Duchemin

Directeur scientifique

Laboratoire sur l'agriculture urbaine (AU/LAB)

Salma LOUDIYI

Professeure Titulaire de géographie

VetAgro Sup - Clermont-Ferrand

Adeline Cohen

Conseillère sénior - recherche et accompagnement économique

AULAB

Marie-Anne Viau

Étudiante-chercheuse à la maîtrise en biologie

Institut de recherche en biologie végétale (IRBV)